Mary Madeleine

(Elle est morte !…y a-t-il des décès plus tristes ?

C.K. Norwid)

 

au lit (quand) je couche
avec tel et tel mot
(sans cesse de bonnes raisons
pour s’/se  aban/donner)
on me paie diversement
mais ça paie toujours

(mais ce n’est pas ainsi)
non, honnêtement
dans le triangle isocèle des jambes
avec la fontaine au milieu

Non, moi

j’avance en arborant un panonceau
montagnes et sommets (des rêves)
à vendre à solder
je glisse la langue
sur la surface lisse et plate
du désespoir

pour un petit léchage de bottes
(moi couronnée de fleurs)
une caresse de plume sur ton ego
je grimpe au faîte de petits tas
de choses jaunes
je me nivèle je me range

non comme une Marie-Madeleine
mais tantôt Mary tantôt Madeleine

 

Du recueil Les abattoirs de Bruxelles, Księgarnia Akademicka, Kraków 2008
Traduction du polonais par Alain van Crugten

 

Prix  du XVI Concours Poésie Noworudzkie Spotkania z Poezją 2006  (Pologne)